Un avenir dans le paysage
L'action de l'association est mentionnée dans l'article des Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA).Ils sont onze jeunes de Ingwiller et de la région inscrits dans une formation qualifiante au terme de laquelle ils décrocheront le CAPA travaux paysagers. Tous les mercredis, ils se retrouvent pour l'enseignement de la partie théorique. Le reste du temps, ils sont sur le terrain, au sein des collectivités locales, pour l'entretien des espaces verts.
Dans leur recherche d’emploi, ces onze jeunes sans qualification ont croisé le chemin des conseillers de la mission locale du pays de Saverne, plaine et plateau. Ils ont ensuite signé des contrats d’avenir avec
des collectivités locales. Principalement embauchés pour l’entretien des espaces verts, ces dix garçons et une fille ont eu l’opportunité d’intégrer une formation qui leur permettra de décrocher un diplôme
professionnel. Et depuis un an, ils suivent studieusement cette formation, à raison d’un jour par semaine, le mercredi. « Cela n’a pas été simple de les convaincre de se former, car la plupart d’entre eux étaient en
échec scolaire », commente Fadila Debes, chargée du suivi des contrats d’avenir à la mission locale.
Et pourtant, un an après, ils sont toujours là, fidèles au poste, faisant la fierté de leurs accompagnateurs. Leurs témoignages ont été immortalisés dans un émouvant court-métrage d’une dizaine de minutes
réalisé par Eric Antoni. Pour en arriver là, de nombreux partenaires ont mis les bouchées doubles. L’idée, portée par la mission locale et Fadila Debes, était d’organiser une formation à proximité des lieux de travail
et d’habitation des jeunes. « La délocalisation d’une telle formation qualifiante dans le cadre des contrats d’avenir est une première en Alsace. D’habitude, elles ont lieu à Strasbourg », précise Manuela Anthony, directrice de la mission locale de Saverne, en ajoutant : « J’ai rarement vu des actions de formation aussi vivantes et un territoire aussi engagé ».
« Quand nous avons eu l’idée de cette formation à Ingwiller, je suis allée voir la mairie pour trouver un local, qui nous a été mis à disposition gratuitement. Puis nous avons contacté l’organisme de formation strasbourgeois L’Atelier qui forme à ce CAPA (certificat d’aptitude professionnelle agricole) option
travaux paysagers, depuis 1998 et a accepté d’envoyer son formateur, Charles Broll, à Ingwiller toutes les semaines », raconte Fadila Debes.
Un soutien personnalisé
Et pour aider ceux qui sont en grandes difficultés d’apprentissage, il a été fait appel à l’association Savoirs pour réussir qui a délégué l’une de ses bénévoles, Monique Zreika, pour du soutien scolaire individualisé en
calcul et en français.
La formation d’ouvrier paysagiste ne se fait pas seulement sur le tas. Il faut connaître les plantes, les
arbres, les produits à utiliser, établir des relations avec ses collègues, avec les clients, les fournisseurs, établir des devis, etc. Une réelle compétence professionnelle qui, au bout de trois ans de formation, sera validée par le CAPA travaux paysagers.
« Le rôle des tuteurs dans les collectivités est essentiel et pas toujours facile à assumer. Ils prennent sur leur temps de travail pour expliquer les tâches à accomplir à des jeunes qui découvrent ce milieu professionnel. Ils sont à leur écoute et facilitent au mieux leur intégration dans l’équipe », ajoute Manuela Anthony.
Une première année réussie
« Il a fallu plus de six mois pour monter ce projet, convaincre les financeurs, les employeurs et les jeunes », témoigne encore Fadila Debes. Pour souligner cette première année de formation réussie, la mission locale
avait réuni mercredi après-midi tous ceux qui ont contribué à ce succès. Ils ont été accueillis par le maire d’Ingwiller, Hans Doeppen, et son adjointe Jacqueline Schnepp, dans l’espace socio-culturel de la ville. Des maires de la région, souvent employeurs de ces personnes, adjoints et employés communaux étaient présents, ainsi que la vice-présidente du conseil départemental Marie-Paule Lehmann. Au rang des financeurs de ces contrats aidés, la Direccte (direction du travail), la Région Alsace et le CNFPT (centre na-
tional de la fonction publique territoriale).
A la question de la mise en place d’une deuxième session de cette formation, Fadila Debes a répondu qu’il fallait entre huit et douze candidats. D’autres projets de formation, dans des domaines comme l’animation
pour les salariés des périscolaires, sont dans les cartons de la mission locale et de ses partenaires qui ont tous la même ambition, « emmener les jeunes le plus loin possible dans leur parcours professionnel ».
R. SIMONE GIEDINGER,
DNA, 20/06/2015